La sérénité, température équestre exquise

Je monte à cheval depuis ma plus tendre enfance. Ce sont des mots exquis. Car ils signifient : nous sommes ensemble depuis si longtemps. Une journée sans vous est une journée à part. Pas une journée perdue, non. Mais à la fin de cette journée, il manque quelque chose. Comme un rendez-vous manqué. Vous êtes mon quotidien, mon essentiel. Mon remède à mes maux. Mon apaisement.

La vie d'un cavalier est longue est pleine de phases. Enfant, c'était l'évidence, le naturel. La joie pure et des chevaux qui m'ont marquée à vie. Que j'ai aimé d'une façon démesurée et obsessionnelle. Une passion envahissante. Qui peuplait mes heures de cours et mes nuits. Rien d'autre ne comptait.

Puis la phase où l'on croit savoir... Premier cheval et tout un tas de certitudes. Deuxième degré en poche. Je croyais être tamponnée à vie : cavalier de bon niveau. Quelques bons résultats en concours et hop, c'est l'extase et le flot des idées reçues. Qui ne durent pas, car je suis seule et je ne prends plus de cours. Je dégringole mais ne m'en aperçoit pas. Pas tout de suite.

Les années passent. Les décennies passent. Et chaque cheval me façonne. Figaro (1er) m'a redonné confiance dans ma capacité à aimer et à apprendre. Dusty m'a permis de rire à cheval. Comme ce cheval m'a fait rire ! Cadiz m'a bien fait comprendre que mon égo devait rester à la maison. Figaro m'a permis de rêver. Voltige, m'a surprise et m'a forcée à aller encore un cran au-dessus. Présence, ma présence, c'est juste la réunion : quand je suis avec elle, je suis entière, vivante, réunifiée dans sa grâce.

Il n'y a plus d'enjeu dorénavant. Juste un plaisir essentiel.