Reprise des concours

Ca y est ! On a engagé. Enfin... Nous nous sommes longuement interrogé sur quelle épreuve. Nous avons fini par trancher. L'un sur un Grand Prix, l'autre sur une Vitesse et un troisième sur une Préparatoire. Mais pour tous, l'excitation est la même.

Une petite semaine nous reste, pour nous préparer à ce retour. Dernière tonte pour les chevaux, raccourcir la crinière, dégager le passage de têtière, un coup de ciseau afin d'égaliser la queue. Et surtout nettoyage de printemps pour les cuirs qui ont bien soufferts cet hiver.

Le sac de concours refait surface avec son bric à brac de petits objets utiles : le sachet où l'on va glisser papiers des chevaux et licences, les licols de concours, tapis, vestes, résilles pour les cheveux, chemises... Tout est un peu fripé, mais un coup de machine à laver et nos habits de lumières retrouveront leur brillant !

Nous allons tous retrouver nos vieux démons : pas assez de train pour certains, manque de concentration pour d'autres, abus d'optimisme pour certains. Mais nous allons nous retrouver ! Tous ensemble, quand l'un sera à cheval, les autres seront au bord de sa piste. Nous nous connaissons par coeur.

Cette année, c'est sûr, nous serons meilleurs que l'année dernière. D'ailleurs, c'est juré, promis, on gagne tout ! Fini les petites imprécisions, la petite barre de postérieur malchanceuse. Cette année, c'est NOTRE année. Comme toutes les années. Mais cette année, encore plus que l'année dernière.

Nous serons des fois déçus par nous-mêmes, mais jamais par nos chevaux. A certains moments, heureux pour nos amis, même si le goût amer de la défaite nous reste au fond de la bouche.

Des fois, on passe à côté et des fois, on est en plein dedans. Et là, le galop pris à la fin du parcours n'est pas des plus modeste. Qu'importe ! C'est de la joie pure qui coule dans nos veines, et nous goûtons l'instant présent avec une rare intensité.

Le soir, nous reviendrons aux écuries, las et heureux. Les chevaux descendront du van avec le flegme des grands aventuriers qui ont tout vu. Le mashe sera de rigueur. Les plaques et flots (s'il y en a !) trouveront leur destination et viendront anoblir une porte de boxe. Ce n'est pas de l'orgueil, c'est juste de la joie et de la fierté. Fierté envers son cheval, car c'est lui, avant tout, qui gagne. N'est-ce pas ? Nous gardons le flot, qui finit souvent un peu fripé, oublié, car l'important, c'est la plaque.

Et déjà, à peine les selles remises sur leur portant, on se pose la question : "On engage où pour la prochaine ?".

Ah, concours, quand tu nous tiens....