Les fils de Jappeloup

Ce sont nos Rocky Balboa à nous. Ils n'auraient jamais du être présents à ce niveau de la compétition. Je parle de ces chevaux qui nous ont fait tant rêver : Jappeloup, Sea Biscuit.

Trop petits, trop grands, trop maigres, trop chauds. Trop tout ! Et souvent des origines modestes, improbables ou tout simplement inconnues.

Ces chevaux, qui gagnent sur un coeur gros comme une maison, sont la revanche de toute une population qui se reconnaît en eux. La ferveur qui a accompagné, dans les années 30, la success story de Sea Biscuit, petit pur sang de l'Ouest américain, jusqu'à la bataille finale avec War Admiral, cheval bien né des élevages de la côte Est, le montre bien.

Qu'en est-il de nos jours ? Si votre petit crack improbable a des papiers, voire des demi-papiers, vous pourrez l'engager en concours... S'il n'en a pas... Le révéler deviendra compliqué, voire impossible.

S'il est en Origine Inconnue, impossible de l'engager sur les compétitions amateurs et encore moins professionnelles. Il pourra évoluer en Club ou sur les préparatoires. Ouf ! Merci la FFE d'avoir pensé aux club qui ont souvent leur cavalerie en OI.

Pourquoi ne pas ouvrir les concours amateurs aux OI ? Un bon cheval reste un bon cheval... La compétition est là justement pour mettre en lice chevaux et cavaliers. Alors ? Pourquoi ?

Serait-ce pour protéger nos éleveurs gaulois et le Selle Français ? Moi, je dis ça, je dis rien ! D'autant plus, que le Selle Français n'a rien à craindre de quelques électrons libres sans papiers. Le Selle Français est un bon cheval ! Alors à quoi cela sert tout ça ?

Moi, avec mon petit sans papiers, ibérique de surcroît, qui saute joliment et qui est un vrai compétiteur, il est vrai que j'enrage de le voir victime de ce délit de "sale gueule" !

Il est hongré et donc sans danger pour notre élevage... Je n'aurais jamais un fils de lui.

Il est trop petit, trop étriqué, trop anxieux, trop instable. Trop tout. Mais il donne tout. Et ce tout, il en a beaucoup.

Si comme nous, vous avez un petit bolide auquel il manque juste un bout de papier, continuez à le travailler, à le montrer, à le faire évoluer. Allez jusqu'au bout avec lui.

A force de voir ces chevaux faire du bon boulot, être compétitifs, peut être qu'un jour cette peur cessera et qu'ils pourront enfin évoluer sur les terrains qu'ils auront choisis et non pas ceux où on les engage faute de mieux.

Fils de Jappeloup, faites-nous rêver encore une fois...